Généralité
Les moyens de secours sont composés de :
- Des moyens d’extinction.
- Un système de sécurité incendie (SSI) composé de :
- Un SDI système de détection incendie
- Un SMSI système de mise en sécurité incendie
- Un système d’alarme
- Des dispositifs d’alerte.
- Un service de sécurité incendie.
- Des dispositifs visant à faciliter l’action des sapeurs-pompiers.
Les moyens d’extinction
Sont composés de :
- Point d’eau
- Bouches et poteaux d’incendie
- Appareils mobiles (extincteur)
- Robinets d’incendie armés (RIA)
- Colonnes sèches et colonnes en charge
- Déversoirs ponctuels
- Installation fixe d’extinction automatique
- Éléments de construction irrigués
- Moyens divers (réserve de sable, couverture)
Les points d’eau
Les points d’eau sont constitués de réserves naturelles ou artificielles, bassins, citernes, etc. Ils doivent être accessible en permanence et largement signalés.
Soit des points d’aspiration aménagés permettant l’accès des véhicules des sapeurs-pompiers pour utiliser l’eau des cours d’eau.
Soit des bassins ou citernes d’au moins 120 m3, aménagés dans des lieux démunis de canalisations.
Situés à 5 m du bord de la chaussée ou de l’aire de stationnement des engins
Les bouches et poteaux d’incendie
L’alimentation en eau peut se faire grâce aux BI ou PI, ils peuvent être complétés par des bassins ou citernes d’une capacité en rapport avec le risque à défendre.
Les emplacements doivent être:
- Facilement accessible en permanence
- Signalés conformément aux normes françaises (plaque normalisée)
- Situés à 5 m du bord de la chaussée ou de l’aire de stationnement des engins
Il existe plusieurs types de poteaux :
- Poteaux de 100 : 1 prise centrale de 100 mm et 2 prises latérales de 65 mm
- Poteau de 2 x 100 : 1 prise centrale de 65 mm et 2 prises latérales de 100 mm
Dans tous les cas les BI ou PI doivent fournir au minimum un débit de 60m3/h.
Les extincteurs
Ces appareils sont des moyens de 1ère intervention accessibles à tous. Ils sont portatifs ou sur roues à partir de 20 Kg. On trouve des extincteurs à eau, avec ou sans additifs, des extincteurs à poudre, des extincteurs au CO2. Il existe deux grands types d’extincteurs à pression permanente et à pression auxiliaire.
Les règles d’implantation :
- Implantés dans les dégagements ou dans les locaux
- Bien visibles
- Sans gêne à la circulation
- Facilement accessible (poignée à 1,20 m)
- Espacé de manière à ne pas parcourir plus de 15 m
La répartition et le nombre d’extincteurs à prévoir :
- Pour les ERP du 1er groupe 1 extincteur pour 200 m2 et par niveau. Minimum 2 par établissements.
- Pour les ERP du 2ème groupe 1 extincteur pour 300 M2 et par niveau.
- 1 extincteur tous les 200 m2 dans les locaux à risques courants.
- 1 extincteur tous les 150 m2 espacé de 10 m dans les locaux à risques importants.
Les vérifications techniques :
- Le contrôle s’opère tous les ans par un organisme agrée.
Les extincteurs à eau :
- Peuvent être à pression permanente ou auxiliaire
Reconnaissable par la couleur bleue située au niveau :
- de la poignée
- de l’embout
- de la goupille
Distance d’emploi : 2 à 3 mètres
Les extincteurs à poudre :
- Peuvent être à pression permanente ou auxiliaire
Reconnaissable par la couleur jaune située au niveau :
- de la poignée
- de l’embout
- de la goupille
Distance d’emploi :3 à 4 mètres
Les extincteurs CO2 :
Ils sont toujours, par nature, à pression permanente
Reconnaissable à leur tromblon
Nous l’avons vu, la température de sortie du CO2 est de –78°C, il ne faut donc pas toucher au tromblon ou au fond de l’appareil car leur température peut descendre à –50°C : risque de brûlures graves provoquées par le froid
Distance d’emploi : de 0,50 à 1 mètre.
Les RIA Robinet d’incendie armé
Composition :
- Un dévidoir à alimentation axiales.
- Un tuyau semi rigide longueur 20 ou 30 mètres.
- Une lance à jet diffuseur.
- Un robinet d’arrêt d’alimentation.
- Un sceau ou extincteur à eau.
Caractéristiques et implantation :
- La pression d’utilisation se situe entre 2,5 et 4,5 bars.
- Il doit y avoir suffisamment de RIA pour couvrir tous les points de l’ERP.
- On les trouve en général près des issues de secours.
- Dans les locaux à risques particuliers on doit pouvoir croiser deux jets de RIA.
- L’axe du RIA se situe entre 1,20 m et 1,80 m du sol.
- Si les RIA sont dans des coffrets, ceux-ci doivent être signalés.
- On peut trouver différents ajutage :
- DN 19/6
- DN 25/8
- DN 33/12
Vérifications techniques :
- les RIA sont contrôlées tous les ans par un organisme agrée.
Les déversoirs :
On appelle matériaux irrigués, les éléments de construction irrigués par des rideaux d’eau ; composés de canalisation munies de diffuseurs; pour améliorer leur résistance au feu.
Les déversoirs ponctuels sont des systèmes destinés à inonder des locaux où l’incendie est susceptible de se propager rapidement (cage de scène de théâtre). Ils sont commandés par 2 vannes, une à l’intérieur du bâtiment l’autre à l’extérieur.
Les colonnes sèches et en charges :
Les colonnes sèches
Sont des tuyauteries fixes et rigides installées à demeure dans les constructions, où sont raccordés les tuyaux des sapeurs-pompiers.
Elles sont destinées à faciliter leur action.
Elles sont obligatoires :
Dès lors que des locaux à risques importants sont aménagés dans les étages d’un ERP dont le plancher bas est à plus de 18 m
Elles doivent être situées à moins de 40 m d’une voie et à moins de 60 m d’un PI ou BI.
Composition :
Une colonne proprement dite :
De diamètre 65 mm ou 100 mm (risques importants), celle-ci est placée dans une zone protégée.
Elle est « montante » quand elle dessert les niveaux supérieurs et « descendante » quand elle dessert les niveaux inférieurs.
Elle est munie de dispositif de vidange, de purge d’air et dispositif anti-bélier
Les prises incendies sont :
– soit de diamètre 65 mm en simple
– soit de diamètre 40 mm en double
Alimentation :
Les colonnes sèches sont alimentées en eau au moment du sinistre par les pompiers eux-mêmes grâce aux pompes de leurs engins. Pour cela, ils s’alimentent à l’hydrant le plus proche et se raccorde au point d’alimentation prévu à cet effet.
La colonne est donc mise en charge au moment du raccordement.
Raccord d’alimentation
Ils sont signalés par une pancarte rouge sur fond blanc
et indiquent le dispositif d’accès desservi.
Le raccord d’alimentation est installé au rez-de-chaussée
ou dans le hall d’entrée à une hauteur comprise entre
0,80 et 1,50 m par rapport au sol.
Entretien
Les agents de sécurité sont chargés, lors de leurs rondes, de s’assurer:
- De l’accessibilité des prises incendie et de la présence des bouchons aux raccords.
- Qu’il n’y est pas de déchets dans la colonne.
- Qu’il n’y est pas de dégradation de la colonne.
- Qu’il y ait un accès facile pour les secours.
- Effectuer des essais de mise à l’eau 1 / an.
Les colonnes humides ou en charges
Colonnes reliées à des réservoirs, pompes et suppresseurs permettant d’alimenter directement les lances d’incendie des SP, elles sont dites « en charge ».
Obligatoires :
- Dans les IGH de plus de 50 m.
- Et peuvent être imposées dans certains établissements à risques importants.
Composition :
L’installation comporte au minimum deux colonnes de 100 mm Les prises d’incendie simple de 40 ou 65 mm ou double de 40 mm Le raccord réalimentation est situé à moins de 60 mètres d’un PI ou BI.
La réserve d’eau :
La réserve renferme au moins 120 m3 d’eau exclusivement réservé au service d’incendie située en partie haute de l’établissement ou en sous-sol. On trouve soit 3 réservoir de 60 m3 soit 4 de 40 m3.
Le dispositif d’alimentation
de chaque colonne doit assurer en permanence un débit minimum de 60 m3 par heure sous une pression statique comprise entre 7 et 9 bars pour les IGH et 4,5 bars et 8,5 bars dans les ERP.
Les colonnes en charge doivent pouvoir être réalimentées à partir de 2 orifices de 65mm, dotés de vannes, placés au niveau d’accès des SP et à moins de 60 m d’un PI ou BI.
Entretien
Les agents de sécurité doivent s’assurer, lors de leur ronde :
- Du niveau d’eau de la réserve.
- De l’état général de la colonne.
- De l’accessibilité de la colonne pour les Sapeurs-pompiers.
Les Installations fixes d’Extinction Automatiques (I.F.E.A) (Sprinkler)
Ont pour rôle de :
- détecter le début d’un incendie grâce aux ampoules ou fusibles
- donner l’alarme
- contenir voire éteindre le sinistre en attendant le renfort des hommes et matériels.
La pose d’une I.E.A se justifie en fonction des risques de l’établissement à protéger
Les types d’IFEA :
- à eau
- à gaz
- à poudre
Composition :
- Les têtes de sprinklers.
- Le réseau de canalisation.
- Les sources d’eau.
- Les pompes.
- Le poste de contrôle.
Les têtes de sprinklers :
- C’est à la fois un détecteur grâce à leur fusible ou ampoule, et un extincteur grâce au diffuseur.
- C’est un système qui s’ouvre automatiquement du fait de l’élévation de température.
- Elles permettent d’arroser une surface de 9 à 16 m2.
- Les couleurs conventionnelles permettent de distinguer les températures de déclenchement qui sont comprises entre 57°C et 343°C. La plus courante est la rouge de 68°C les vertes à 93°C.
- Les têtes ne doivent pas être à moins de 60 cm de la marchandise (ex entrepôt).
Les différentes têtes de sprinklers :
- Conventionnelles : projection de l’eau vers le plafond et le sol.
- Spray pendant ou debout : projection d’eau vers le sol sur une surface déterminée.
- Décoration : fixés sur des tuyaux non apparents pour des motifs esthétiques.
- Murale : installé sur des parois verticales.
- Antigel : utilisées dans les locaux soumis aux risques de gel.
Détail du processus
Lorsqu’un incendie éclos, les fumées dégagées s’élèvent par convection et s’accumulent sous le plafond.
Les têtes situées au-dessus du sinistre subissent la hausse de température.
Les ampoules ou fusibles, qui maintiennent les têtes de sprinklers fermés, sont conçus pour se rompre à une certaine température.
L’eau sous pression à l’intérieur des canalisations, est libérée et arrose ainsi la zone enflammée.
La chute de pression due à la rupture de la tête va conduire à l’ouverture du poste de contrôle (ce qui va donner l’alarme) et à l’activation des pompes.
Le réseau de canalisation :
Le diamètre des canalisations est adapté en fonction du débit à atteindre. Les marchandises doivent avoir un espace libre de 0,90 m autour des têtes de sprinklers.
2 sources d’eau indépendantes
Les sources doivent toujours être en mesure d’assurer automatiquement l’autonomie de fonctionnement de l’installation aux pressions et débits requis en fonction du risque.
Les deux sources sont :
Source A : dite limitée qui comprend :
Source B : dite inépuisable qui comprend
Une pompe capable d’alimenter simultanément toutes les têtes de la surface impliquée (fonction du risque).
La pompe Jockey et les sur presseurs :
Pompe chargée de maintenir au quotidien la pression au sein du réseau. Elle compense les fuites du système.
Explication :
La pression de fonctionnement est de 8 bars. Si une tête éclate, l’indicateur de passage d’eau envoie une alarme restreinte au PC. Le clapet bascule, le gong est actionné. Lorsque la pression chute à 7,5 bars la pompe jockey démarre automatiquement. Si elle ne peut compenser la chute de pression jusqu’à 8 bars le surpresseur A démarre automatiquement. Il alimentera 5 têtes pendant ½ h. Passé ce délai et dès que la source A est épuisée, le sur presseur B prend le relais automatiquement et alimente l’ensemble de la surface impliquée pendant 90 mn. L’arrêt de ce sur presseur ne peut se faire que sur ordre des pompiers.
Le poste de contrôle a pour but :
- De donner l’alarme suite à l’écoulement d’eau (gong hydraulique).
- D’interrompre le débit d’eau (vanne d’arrêt)
- De vidanger l’installation (vanne de vidange).
Composition :
- Une vanne d’arrêt.
- Un clapet d’alarme.
- Deux manomètres placés en amont et en aval.
- Une turbine hydraulique entraînant la cloche d’alarme.
- Une vanne de vidange et une vanne d’essai de la cloche d’alarme.
- Éventuellement, un accélérateur.
Les postes sont installés dans le local sprinkler.
1 poste : alimente 1000 têtes soit 9000 m2 au maximum.
Les différents types d’installation :
- Installation sous eau : les canalisations remplies en permanence d’eau sous pression (8 à 9 bars).
- Installation sous air : les canalisations du réseau sont maintenues en permanence sous air comprimé (2,5 bars) en aval du poste de contrôle et sous eau (8 à 9 bars) en amont du poste
- Installation alternative : alternativement sous air ou sous eau selon les saisons.
- Installation déluge : Le réseau est équipé de tête de sprinkler ouverte, c’est-à-dire sans fusible ou ampoule. Ainsi, le déclenchement du système s’effectue directement sur l’ensemble de la zone protégée. L’envahissement par l’eau est soit manuel, soit asservi par un système de détection ou par un réseau pilote de sprinklers conventionnels. Installation destinée à la protection de risques spéciaux où des feux à développement rapide et intense sont à craindre.
- Installation antigel :Les postes antigel sont mis en place en amont des zones soumises au gel. permettent la protection de ces zones par du liquide antigel.
- Installation préaction : les canalisations du réseau sont maintenues sous air en légère surpression. Cette installation fonctionne en deux temps : L’envahissement des canalisations par l’eau est commandé par un système de détection automatique (déclenchement d’une électrovanne). L’installation fonctionne ensuite comme une poste sous eau.
Entretien et vérification d’une IFEA:
Journalier :
- Vérification des niveaux d’eau
- Vérification des pressions
- Vérification des positions des vannes
- Intervention sur incident.
Hebdomadaire:
- Essais de démarrage et fonctionnement des pompes,
- Essais de fonctionnement des cloches d’alarme,
- Vérification des arrivées d’eau.
Les vérifications doivent être consignées dans le registre de contrôle
Mensuelle:
- Ouverture des vannes de vidange en bout de canalisation pour rinçage des circuits.
Semestrielle:
- Manœuvre des vannes (contre-barrages, et d’arrêt).
- Visite par un organisme agréé pour l’examen général de toute l’installation.
Annuellement :
- Vérification par un organisme agrée.
Tous les 30 ans obligatoirement une remise aux normes de l’installation.
Les IFEA à gaz
Elles sont destinéesà assurer la protection des risques spéciaux tels que :
- salles informatiques
- salles et armoires électriques
- matières particulièrement inflammable …
Composition :
- Un système de détection.
- Un système d’alarme : sonore et visuel.
- Un organe de commande et de contrôle.
- Une réserve de produit extincteur.
- Une tuyauterie de distribution.
- Des diffuseurs.
Rôle :
- Déceler un foyer d’incendie.
- Déclencher l’alarme.
- Eteindre un début d’incendie
- Maintenir une concentration en gaz suffisante
Les différents gaz : le CO2, l’inergen, l’argonite, le FM 200…
Les plans
Un plan schématique, sous forme de pancarte inaltérable, doit être apposé à chaque entrée de bâtiment.
Doit y figurer, outre les dégagements et les cloisonnements principaux, l’emplacement :
- des locaux techniques et à risques particuliers
- des dispositifs de commande de sécurité
- des organes de coupure de fluide et d’énergie
- des moyens d’extinction fixes et des alarmes
Les tours d’incendie
Les tours d’incendie sont des escaliers protégés facile d’accès pour les secours venant de l’extérieur.
Ils doivent, de préférence, être droits et desservir tous les niveaux, comporter en partie haute un accès direct vers l’extérieur.
Ces tours sont munies de colonne sèche ou humide pour permettre aux SP d’attaquer le feu.
Les trémies d’attaque
Ce sont des ouvertures dans un plancher permettant l’attaque d’un sinistre localisé dans un local non accessible au public et dont les accès sont insuffisants.
Elles doivent être fermées par des tampons étanches de même résistance que le plancher, susceptibles d’être enlevées rapidement.
Les trémies doivent avoir 0,60 m de côté ou de diamètre et être espacées de 20 m.
Leurs abords doivent rester toujours dégagés